Droit civil : la Socapalm met les pygmées Bagyelis à l’honneur

La chefferie de Lendi a abrité le jeudi, 5 septembre dernier, la cérémonie de remise des actes de naissance et de cartes nationales d’identité aux Pygmées. Une cérémonie présidée par Foe Ndongo, Sous-préfet de Kribi Ier, entouré du gratin administratif de la Socapalm et des autorités traditionnelles.

La Socapalm a respecté ses engagements auprès des populations riveraines, précisément, les Pygmées Bagyelis dans la ville de Kribi au Cameroun. Les riverains des plantations de la Socapalm Kienké ont reçu des documents qui leurs donnent droit à une existence civile. C’était dans le cadre de la restitution du projet d’intérêt communautaire 2023 des 12 campements Bagyelis ainsi que la célébration de la 16ème édition de la journée internationale des populations autochtones célébrée le 9 août 2024.

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Le fait est que dans cette partie du pays, on compte du bout des doigts, le nombre d’enfants possédant un acte de naissance chez les populations autochtones pygmées Bagyelis en particulier et dans le département de l’océan en général. «Nous avons constaté que beaucoup d’enfants et d’élèves du département de l’océan ne sont pas détenteurs des actes de naissance », déplore Mispa Djob, déléguée départementale des Affaires sociales pour l’Océan. Ce problème, indique-t-elle, est certainement « dû à l’ignorance des parents, la non- accessibilité aux centres d’état civil, non sans oublier le problème de l’enclavement des zones rurales. A peine une femme qui accouche dans une zone reculée atteint une formation sanitaire. Du coup, lorsqu’elle accouche de manière traditionnelle, elle ne déclare pas les naissances. Cela fait que l’enfant grandit sans acte de naissance ».

D’après les statistiques, 402 élèves durant l’année scolaire 2023/2024, ont été recensés dans l’arrondissement de Kribi I comme ne possédant pas d’acte de naissance. Ce chiffre est décuplé à mesure que l’on va dans les zones reculées. Ce qui a fait dire à Mme la Déléguée départementale des Affaires sociales que la question des actes de naissance est une problématique importante sur laquelle il faut se pencher. Car dit-elle, « Un enfant sans acte de naissance est un enfant sans existence. »

Problématique cruciale

Conscient que l’acte de naissance est le tout premier document civil qui matérialise l’existence juridique de tout individu, la Société camerounaise des palmeraies (Socapalm), a décidé de se pencher sur cette problématique cruciale, pour donner une existence civile aux villages riverains. Fidèle à ses engagements envers les populations riveraines, définis dans ses différents piliers, le magnat de l’huile de palme au Cameroun avait, au cours d’une réunion tripartite tenue avec les populations et l’autorité administrative, décidé d’accompagner à la citoyenneté les populations autochtones pygmées Bagyelis, riveraines des plantations de palmeraies de la Socapalm Kienké.

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Cette promesse s’est concrétisée à travers le projet d’intérêt communautaire des 12 campements Bagyelis lancé en 2023 avec la collaboration de l’Ong Rapid. La restitution de ce projet visant à faire établir des actes de naissance et des cartes nationales d’identité a connu son couronnement le jeudi, 5 septembre 2024 au cours de la double cérémonie de remise des dites pièces et la célébration de la 16ème édition de la journée internationale des populations autochtones qui s’est déroulée le 9 août 2024 dernier sous le thème : « l’accès à la citoyenneté, un droit fondamental pour les populations autochtones».

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Les résultats de ce projet ont donné 40 actes de naissance pour les nouveaux nés, 40 jugements supplétifs et 29 cartes nationales d’identité remises aux bénéficiaires dans une ambiance festive. Les bénéficiaires n’ont pas caché leur joie et ont exprimé leur gratitude à la Socapalm. « C’est un geste de développement que vient de poser ce jour la Socapalm. Cela nous met du baume au cœur car, par le passé, nous n’étions pas identifiables. C’était comme si, nous n’étions pas des Camerounais. Aujourd’hui, c’est chose faite. Nous disons merci à la Socapalm», confie Sian Jojo, porte-parole des bénéficiaires. Contrairement à nombre de leurs ainés, ces nouveaux nés, les détenteurs de ce précieux sésame auront droit à tous les services citoyens. «  La Socapalm réitère sa ferme volonté d’accompagner le peuple Bagyelis à travers l’accès aux soins de santé, à l’éducation et l’établissement des actes de naissance et des cartes nationales d’identité. », précise Frederic Auge, le Directeur de la Plantation Kienké.

Blanchard BIHEL

Cet article a été écrit et publié en premier par La Voix du Koat

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